lundi 31 mars 2014

140 nouveaux habitants par jour à Austin

C'est le Statesman qui a décortiqué les derniers chiffres du Recensement tombés jeudi pendant que je concluais d'agréables vacances fleuries en compagnie de mes visiteurs français : 110 personnes migrent chaque jour dans l'agglomération d'Austin, qui voit aussi trente naissances quotidiennes en moyenne. Ces chiffres se maintiennent depuis 2010, souligne cet article payant décortiquant la répartition de la croissance démographique par comté (l'essentiel est aujourd'hui concentré dans le cœur urbain d'Austin, mais cela pourrait changer dès cette année, selon le quotidien local).
En moins de quatre années, cela représente une hausse de près de 10 % de la population, dont le taux de croissance reste le plus fort de toutes les aires métropolitaines américaines, bien que la reprise économique semble avoir permis à d'autres agglomérations de regagner en attractivité et ralenti un peu la hausse des déménagements au Texas (Houston, San Antonio, Dallas-Fort Worth et les villes de l'Ouest du Texas où la fracturation hydraulique continue de prendre son essor figurent aussi parmi les plus fortes hausses).

lundi 17 mars 2014

Tentative de greffe de French Tech sur Web mondial

Voici l'article sur la French Tech à South by Southwest qui aurait dû paraître dans le cahier Eco-Futur de Libération ce lundi, mais n'était "pas à la hauteur des attentes".

Je vérifie encore une fois la difficulté de collaborer à distance avec des rédactions parisiennes loin des réalités texanes, mais vis ma vie grâce à mes blogs, puisqu'il ne sert à rien de se battre pour des causes perdues !

Tentative de greffe de French Tech sur Web mondial
Les premiers pas de la French Tech sur la scène internationale, la semaine dernière, à South by Southwest, étaient encore balbutiants par moments. Mais l’innovation numérique hexagonale a fait plutôt bonne figure dans le cadre de ce rendez-vous mondial du Web.
Pour ses premiers pas à l’international, dans le cadre du festival de musique, d’internet et de cinéma South by Southwest (SxSW) qui draine chaque mois de mars des dizaines de milliers d’innovateurs du monde entier dans la capitale du Texas, la French Tech avait bien fait les choses. Un grand espace de réception, trois brunchs concoctés par un chef français dépêché d’Angers (la ville jumelle d’Austin en France) avec toute son équipe, une installation artistique interactive alliant image et musique, un jeu-concours pour gagner un aller-retour à Paris, deux salons et autant de bars, des tickets boisson à gogo ont fédéré entrepreneurs, créateurs de contenus numériques et marques emblématiques de l’Hexagone pendant trois jours. 
Tandis que sur scène se sont succédés le PDG de la plateforme de partage de vidéos Vimeo, la directrice des nouveaux contenus de Canal+, les startups françaises soutenues par Ubifrance et les groupes programmés dans le cadre des programmes Austin Angers Music et France Rocks. Le tout à deux pas du Convention Center d’Austin constituant le centre névralgique du festival.
C’est que depuis le mois de novembre dernier le gouvernement a fait de la promotion internationale des startups numériques françaises l’une de ses priorités dans le cadre de l’initiative French Tech. Même si l’Hexagone n’est que le dernier des dizaines de pays faisant connaître leurs talents à SxSW, la France devait ainsi « faire une entrée remarquée » au festival, « rendre incontournable le French Touch numérique lors de cet évènement mondial de référence pour les industries créatives et numériques » et « offrir aux acteurs de ce secteur clé pour l’économie française une vitrine de leur savoir-faire  et de leur dynamisme ».
Dommage que le bouclage financier du projet ne soit intervenu qu’à la fin du mois de février, pénalisant la fréquentation du FrenchTech Club en dehors des brunchs, de l’intervention du PDG de Vimeo ou du créneau réservé à la soumission de projets à CanalStart, le nouvel accélérateur du groupe Canal+. « Nous ne disposions que de très peu de temps. Cela a demandé pas mal d’agilité pour monter le Club et nous avons manqué d’anticipation en terme de communication », reconnaît volontiers le Nantais Anthony Gongora, PDG et fondateur de Sounderbox, « le jukebox 2.0 », qui est également l’un des patrons de startups à l’origine du projet avec Cédric Giorgi, fondateur du réseau social de la table d’hôte Cookening, et Louis Montagne, PDG de l’agence AF83 qui, du haut de ses cinquante salariés, a porté l’ensemble de l’opération, y compris en en avançant les frais.
« Ce n’est pas parfait, mais c’est une première expérience et cela constitue un bon terreau pour les années futures. Après avoir passé beaucoup de temps à présenter le projet l’année dernière, nous devons commencer à préparer la prochaine édition dès notre retour en France, en expliquant l’importance de South by Southwest et en faisant du lobbying auprès des différents réseaux afin de connecter les trois écosystèmes du numérique, de la musique et du cinéma qui composent le festival », poursuit Anthony Gongora.
Une serre pour les jeunes pousses françaises
Comme son associé Henri-Pierre Mousset, lui-même créateur de la solution de vente de musique en ligne Wiseband, ce dernier a surtout profité de South by Southwest pour faire connaître son service. « Dans un festival combinant contenus et innovations numériques comme SxSW, on cherche surtout l’adoption par la communauté. »
Pour des entrepreneurs comme les deux associés de Sounderbox, devant aller chercher des clients et partenaires potentiels parmi les participants au festival, l’utilisation du French Tech Club s’est surtout restreinte au réseautage entre Français et aux interviews des journalistes utilisant la salle de presse mise à leur disposition.
Mais rien que cela, c’est beaucoup, témoignent les créateurs de l’agrégateur de plateformes musicales Whyd. « Avant que le French Tech Club n’ouvre, les deux premiers jours du festival, nous étions itinérants, nous n’avions pas d’endroit où nous poser, ni nous abriter quand il a plu », raconte Jie Meng-Gérard, reconnaissant d’avoir eu une maison où séjourner avant d’emménager à San Francisco où ils installent la startup pour lever à nouveau des fonds et accompagner le développement international de l’entreprise.
« Nous rejoignons l’accélérateur Rocket Space, mais nous n’avons pas encore de domicile fixe. » Alors pouvoir se rallier à la French Tech et se voir offrir un bon déjeuner trois jours d’affilée, cela correspond à une bonne dose d’engrais pour les jeunes pousses françaises en voie d’acclimatation en Amérique du Nord.
Pour des studios multimédias comme Darjeeling aussi, tout l’enjeu de cette première participation à SxSW était de nouer des contacts permettant de pénétrer le marché nord-américain et de s’y développer, plus que d’assurer le rayonnement de la France. « Nous qui développons un projet bi-média de film et jeu vidéo autour de l’univers de l’écrivain américain Philip K. Dick ayant inspiré l’essentiel de la science-fiction ces dernières années, nous avions ciblé quelques personnes du monde du jeu indépendant que nous savions pouvoir rencontrer à la Gaming Expo de SxSW », explique le producteur interactif Noam Roubah.
Après cela, le brunch offert par les services culturels de l’ambassade de France aux Etats-Unis qui a attiré près de 300 personnes au French Tech Club, c’est un bonus. Mais un bonus qui peut faire la différence dans un festival où l’on vient « voir ce qu’il se fait » et « s’inspirer », « même si la tendance à l’entertainment qui domine aux Etats-Unis n’est pas la nôtre », en Europe.
Une créativité qui fait mouche
Sur le Vieux Continent, « la dynamique du monde du jeu vidéo est plus large et plus ouverte. Il y a moins de contraintes de normalisation, estime Noam Roubah. On a une culture du contenu plus que de la rentabilité qui fait qu’on fait en Europe des choses qu’on ne fait pas en Amérique du Nord. »
Même pour un blogueur comme Liam Boogar, qui a consacré la table-ronde sur « Paris, un écosystème en plein essor en dépit de lui-même » qu’il animait dans le cadre du programme officiel de SxSW à questionner des représentants de la scène startup française sur les impôts et le droit du travail français, cette créativité assure l’attractivité de la France. « Il y a un engagement dans la R&D dans l’Hexagone qu’il n’y a pas ailleurs », a estimé cet Américain de Paris.
C’est aussi pourquoi, pour Michel Reilhac, « il faut absolument encourager les Français à venir à SxSW ». L’atmosphère décontractée qui y règne est trompeuse pour ce producteur interactif venu chercher des partenaires pour la déclinaison aux Etats-Unis de l’application CinemaCity, permettant de voir des scènes de films tournés à Paris, et bientôt Berlin, à l’endroit même où elles ont été tournées. « SxSW, c’est très sérieux. S’il n’y a qu’un festival à faire dans l’année, c’est celui-là. C’est le rendez-vous auquel tout le monde participe, où l’on noue plein de contacts et c’est un laboratoire du futur. » Il était temps que la France y soit visible.
Cécile Fandos à Austin, Texas

Et la musique live dans tout ça ?
Même si le concert France Rocks qui a clôturé le French Tech Club avec des prestations de Lys, Lo’Jo et La Femme, entre autres, a affiché complet, la musique live aux origines de South by Southwest n’était pas au premier plan pour la première fois de la French Tech à Austin.
Comme le volet interactif de South by Southwest a dépassé depuis quelques années le volet musical du festival aux origines de la manifestation, la promotion de la French Tech à SxSW a-t-elle supplanté celle d’artistes français dans le même cadre ?
C’est la question que l’on a pu se poser la semaine dernière, en écoutant les groupes programmés par les programmes Austin AngersMusic et France Rocks dans le cadre du French Tech Club jouer dans un espace à l’acoustique laissant à désirer.
« Il faut parvenir à une convergence de moyens humains et financiers lors d’un même moment, car on a plus d’impact si on envoie 1000 bateaux en une fois plutôt que l’un après l’autre, réagit Germain Kpakou, opérateur du programme Austin Angers Music dans le cadre du jumelage entre la cité angevineet la capitale du Texas. Mais nous avons clairement dit aux organisateurs du French Tech Club que nous avions intérêt à ce qu’ils réussissent à mettre en place un rendez-vous régulier dans lequel nous avons la possibilité de nous insérer, car avoir un lieu de ralliement permet de faire en trois jours les rendez-vous qu’on assure habituellement en trois semaines et la tech est mieux financée que la musique. »
« Il faut sans doute adapter le programme du French Club au public de SxSW Interactive, avoir une scène électro plutôt que des groupes, et prolonger le Club sur le volet musical du festival, poursuit l’animateur du collectif d’entreprises culturelles angevines 9rueClaveau portant Austin Angers Music avec la scène de musiques actuelles Le Chabada et Angers Loire Métropole. Mais avec notre expertise de la musique live et notre ancrage à Austin depuis 2011, nous avons constaté notre complémentarité d’Austin Angers Music avec l’initiative French Tech à South by Southwest. »
« Cette année, nous ne pouvions pas nous disperser, car les délais étaient courts, affirme Thomas Michelon, conseiller culturel adjoint de l’ambassade de France aux Etats-Unis. Mais l’expérience du live est irremplaçable et nous pouvons trouver les moyens de la financer, peut-être en nouant des partenariats avec des plateformes de musique en ligne, qui jouent un rôle majeur dans la consommation de musique. YouTube est ainsi devenu le premier prescripteur de musique aux Etats-Unis. »
Cette vision permettrait de « créer une expérience complète en nous ouvrant aux contenus numériques, tout comme à la gastronomie, aux arts plastiques, etc. », avance Thomas Michelon. Reste à lui donner corps dans les lignes budgétaires, comme la géographie saturée du festival.
C.F.

Pourquoi je suis candidate à l'élection consulaire

Comme tous les Français de l'étranger, j'ai moult fois pesté contre mon Consulat, trop pointilleux sur ceci, trop négligent sur cela, pas assez comme-ci, trop comme-ça...
Alors quand la réforme de l'Assemblée des Français de l'étranger (AFE) a débouché sur la création de conseillers consulaires chargés de "formuler des avis sur les questions consulaires ou d’intérêt général, notamment culturel, éducatif, économique et social, concernant les Français établis dans la circonscription" l'année dernière, j'ai tout de suite été intéressée. 
Mais je ne me sentais pas représentée par l'actuel élu AFE du Texas, de la Louisiane, de l'Arkansas et de l'Oklahoma (Damien Regnard, qui fait un bon travail de terrain d'après les échos que j'en ai depuis Houston, mais a soutenu la Manif pour tous quand elle a défilé à Houston, alors que je me suis réjouie de la légalisation du mariage homosexuel). Et je n'avais pas l'impression qu'un courant défendant mes valeurs pouvait s'organiser dans une région où les Français votent aux deux tiers à droite.
J'ai donc été heureusement surprise quand un enseignant d'Austin International School m'a demandé de l'aider à monter une liste de gauche pour les élections consulaires. En tant que journaliste, on évite de trop afficher ses opinions : il faut être en mesure de couvrir tous types de sujets aussi objectivement que possible. Mais aider à mobiliser derrière mon écran d'ordinateur ou mon téléphone, cela ne me posait pas problème.
Et jusqu'à la date de clôture des listes, vendredi, j'ai cru que je pourrais rester dans l'anonymat, même si, profitant de ma connaissance de l'Etat, j'ai pris pas mal de contacts pour Fabrice et que cela a commencé à se savoir que j'essayais de mobiliser à gauche.
Même si je connais bien la communauté française du Texas et que la rumeur de la constitution d'une liste de gauche s'est répandue, celle-ci fut laborieuse et ce n'est qu'à quelques jours de l'échéance que nous avons su que nous pourrions proposer un choix aux Français de gauche du Texas... si j'acceptais à mon tour de figurer sur la liste, qui doit comprendre sept candidats pour quatre postes afin de parer aux remplacements.
Voilà pourquoi je suis candidate. Parce qu'avant d'être journaliste, je suis une citoyenne engagée (c'est d'ailleurs ce qui me pousse à faire du journalisme, même si ça ne fait pas vraiment vivre depuis que je vis à Austin). Et qu'on ne peut pas dénoncer des administrations et des élus déconnectés des réalités sans faire quelque chose pour tenter de les reconnecter aux réalités.
Alors voilà. Aider à déposer une liste en plein South by Southwest, ce n'était pas très pratique et s'afficher à gauche en tant que journaliste couvrant notamment la communauté francophone et francophile de l'Etat, ce n'est pas très facile. Mais ça me semblait important. Et je suis fière de figurer parmi le groupe diversifié que nous avons réussi à constituer avec Fabrice. 
Un prof et une journaliste, cela peu correspondre au cliché que l'on se fait des gens de gauche. Mais nos noms figurent sur la liste Pour une alternative à gauche avec ceux d'une kinésithérapeute, d'un étudiant, d'une comptable, d'un chef d'entreprise et d'un designer. Donc je pense que nous représentons bien la diversité croissante de l'expatriation, avec des jeunes, des moins jeunes, des gens présents de longue date, d'autres arrivés récemment, des salariés, une profession libérale, un chef d'entreprise, une freelance, sans oublier un ancrage géographique diversifié.
Je pense que nous allons accomplir du bon travail ensemble. Likez-nous sur Facebook pour suivre notre campagne !

dimanche 9 mars 2014

Retour aux fondements du capitalisme états-unien à South by Southwest

Mes activités hebdomadaires m'ont tenue éloignée de South by Southwest jusqu'à cet après-midi, la deuxième du festival de cinéma, d'internet et de musique drainant chaque année des dizaines de milliers de personnes à Austin.
Et avant de plonger dans le bain startup demain, avec le lancement du French Tech Club devant mettre les jeunes pousses françaises sous le feu des projecteurs, j'ai écouté deux figures de l'entrepreneuriat américain qui s'exprimaient dans le grand hall du centre névralgique de "South by" : l'Austin Convention Center.
A défaut de suivre la présentation de Michael Dell hier après-midi, j'ai en effet assisté aux interviews du co-fondateur d'AOL Steve Case et du "shark" Mike Cuban, également propriétaire du club de basket de Dallas, les Mavericks. Et si j'en parle ici, ce n'est pas que j'ai appris tellement de choses : d'autres pôles d'innovation alternatifs à la Silicon Valley émergent dans le pays, les entrepreneurs de l'économie numérique américaine sont en faveur d'une réforme migratoire d'envergure et on peut être à la fois amateur de sports, entrepreneur et star de la téléréalité aux Etats-Unis, mais ce ne sont pas franchement des scoops.
Non, ce qui m'a frappé, c'est de voir à quel point des figures de l'innovation états-unienne s'inscrivaient dans la plus pure tradition du capitalisme US. Jugez un peu par ces quelques citations :
Steve Case :
L'Amérique a mené le phénomène global d'émergence de l'économie numérique, mais d'autres pays se sont rendu compte que l'innovation est le moteur de l'entrepreneuriat et ce pays ne devrait pas considérer les fondements de cette Nation comme garantis. L'Amérique était une startup et doit le rester.
Mike Cuban :
Vous n'avez pas besoin de savoir, vous avez besoin d'y aller.
Si je peux le faire, vous pouvez le faire.
Si ce que je fais pousse des enfants à créer un jour leur entreprise, je continuerai à le faire.

samedi 8 mars 2014

La France sous les projecteurs à South by Southwest

Pour la première fois, un French Tech Club va réunir à partir de demain les entreprises françaises participant au festival de cinéma, de musique et d'internet South by Southwest qui se tient jusqu'au 16 mars à Austin.
J'en ai détaillé la genèse pour French Morning dans l'article Un French Tech Club à South by Southwest :
http://frenchmorning.com/french-tech-club/
Et listé les entreprises hexagonales ayant fait le déplacement dans l'article Culture et startups, la French Touche à South by Southwest :
http://frenchmorning.com/culture-startups-la-french-touch-south-southwest/

Les trois règles d'or pour profiter de South by Southwest

De l’aveu même des organisateurs du festival de cinéma, internet et musique South by Southwest qui se tient jusqu'au 16 mars à Austin, on peut "se sentir dépassé quand on y participe pour la première fois".
Pour en profiter, il y a trois conseils principaux à suivre. Je les ai listés pour French Morning dans l'article Les trois règles d'or pour profiter de South by Southwest:
http://frenchmorning.com/les-trois-regles-dor-pour-profiter-de-south-southwest/