dimanche 18 novembre 2012

Back to normal? Non, pas vraiment !

Plus de dix jours déjà que je suis de retour à Austin, où nous avons passé la soirée électorale avec Mélinda afin de clôturer en beauté notre projet Texas Families. En trois semaines, nous avons parcouru 4 430 kilomètres et rencontré 17 familles, ainsi que des personnages remarquables comme un Libertarien handicapé titulaire de trois diplômes de master ou uneFranco-Américaine ayant co-fondé le mouvement Tea Party à Houston.
Niveau piges, le bilan est également intéressant. Sur la route, nous avons réalisé deux piges pour France-Amérique.com et FrenchMorning.com (qui a soutenu notre projet à hauteur de 300 dollars – merci encore !). De retour à Austin, Mélinda a fait un direct pour une radio mauricienne lors de l’annonce des résultats. Puis nous nous sommes attelées au sujet à paraître dans le CFDT Magazine de décembre. Nous contribuerons aussi à un dossier dans l’Alternatives Economiques de janvier.
Du terrain à la Formule 1
Mais tout de suite après le départ de Mélinda, mercredi 14 novembre, j’ai enchaîné sur la Formule 1. C’est que le Grand Prix desEtats-Unis, qui n’avait pas eu lieu depuis cinq ans, faisait son grand retour ce week-end, sur une piste flambant neuve (le circuit des Amériques, construit à Austin en un temps record à l’initiative d’un proche de Bernie Ecclestone, le patron mondial de la F1, avec pour principaux actionnaires les hommes d’affaires Bobby Epstein, d’Austin, et Red McCombs, de San Antonio).
Bon, étant donnée l’absence de Grand Prix au Mexique depuis vingt ans et l’affluence de supporters du pilote Sergio Pérez, on peut considérer qu’il s’agit d’une course mexicaine plutôt qu’états-unienne. Mais la discipline a ses fans aux Etats-Unis, bien qu’elle peine à s’y implanter de façon continue. Sur les pelouses qui entourent la piste fraîchement inaugurée, j’ai ainsi discuté avec  une jeune femme ayant fait le déplacement depuis Atlanta, en Géorgie, pour assister à un Grand Prix en direct.
Un succès à confirmer
Et puis les Texans sont curieux. Ils sont venus en masse voir à quoi ressemblait une course de Formule 1. Le spectacle a été au rendez-vous avec le beau début de course d’Alonso, l’abandon de Webber et le dépassement de Vettel par Hamilton, qui a finalement remporté la course et maintenu le suspens quant à l’issue du championnat, la semaine prochaine au Brésil. Le public semble l'avoir apprécié. Mais la Formule 1 reste plus technique que le populaire championnat de la Nascar, dont la finale avait également lieu ce week-end (à Miami). Et le tarif des billets d’entrée sont nettement plus élevés en F1 que pour d’autres sports automobiles. A l’image du couple avec lequel  j’ai discuté dans le Velocity lounge du circuit, qui n'est pas sûr de repayer le même prix l'année prochaine, il n’est pas sûr que l'ensemble des spectateurs reviennent et donc que la course connaisse le même engouement dans les années qui viennent.
Surtout qu’un second Grand Prix nord-américain se profile dans le New Jersey, avec les gratte-ciels de New York en toile de fond. « Nous saurons que nous aurons réussi si le visiteur de cette année revient l'année prochaine. Et nous lui aurons vraiment tapé dans l'œil s'il amène un ami avec lui en 2013 », a d’ailleurs déclaré Bobby Epstein peu avant cette première course.
Photo : CircuitOfTheAmericas.com.
Pour intéresser le plus grand nombre, le circuit des Amériques n’a pas lésiné sur les moyens. Dans le cadre de l’Austin Fan Fest, il a monopolisé neuf pâtés de maison du centre-ville d’Austin pour y installer pas moins de cinq scènes où se produisent encore des dizaines d’artistes ce dimanche soir. Plus inhabituel pour l’autoproclamée « capitale mondiale de la musique live » : des stands où l’on peut s’essayer à la conduite d’une voiture de course par le biais de simulateurs ou observer de près un véritable bolide. Entre les bars du centre-ville et les espaces d’exposition automobiles, la mayonnaise n’a pas encore pris. Les premiers se sont saisis de cette actualité pour organiser des évènements qui n’ont pas toujours rencontré leur public tandis que les seconds ne semblent pas avoir pris en compte les spécificités d’Austin, plus familière de la culture rock que de celle de la F1.
Presque le plein pour le circuit des Amériques
J’attends donc avec impatience la seconde édition de ce Grand Prix des Etats-Unis pour juger de l’implantation de la discipline dans la région (et si possible placer plus de piges ! Je n'ai que French Morning et le Ben Franklin Post à mon actif cette année). Le circuit des Amériques comme les organisateurs de la course ont fait leurs preuves alors que le rendez-vous avait bien failli être annulé il y a un an, quand Bernie Ecclestone a annulé le contrat l’unissant aux Austinites (plus d'explications ici). Mais, même si le circuit des Amériques vient de publier un communiqué revendiquant près de 117 500 spectateurs enthousiastes (au format PDF), les acteurs texans de la Formule 1 doivent encore confirmer leur capacité à gagner les cœurs du plus grand nombre.

Pour finir, je vous offre le diaporama du circuit des Amériques avant (J-1) et pendant ce premier Grand Prix des Etats-Unis depuis cinq ans :

Le circuit des Amériques avant et pendant le Grand Prix de Formule 1 des Etats-Unis