jeudi 20 septembre 2012

Moins de pauvres à Austin, à contre-courant du Texas et du pays

Ma revue de presse du jour montre que la pauvreté augmente dans toutes les grandes villes du Texas (en droite ligne avec les chiffres nationaux), sauf... à Austin ! Toujours situé au-dessus de 15 % (à 15,2 %), le taux de pauvreté de l'agglomération reste trop élevé. Surtout quand on sait que le seuil de pauvreté est fixé à 23 000 dollars pour une famille de quatre personnes (ce qui fait d'après moi beaucoup plus de gens vivant dans la misère...). Mais la part des pauvres dans la population d'Austin se situe un cran plus bas que les taux de pauvreté des agglomérations de Houston (17,4 %), San Antonio (16,6 %) et Dallas (15,8 %), tous orientés à la hausse. Et ce, malgré le nombre croissant de personnes venant tenter leur chance dans la capitale du Texas (voir mon post sur le boom démographique d'Austin). Et ça, ça me rend vraiment heureuse de vivre ici !

dimanche 16 septembre 2012

Le Texas à la conquête des rédactions françaises

Voilà un projet qui pourrait bien contribuer à donner sa juste place au Texas dans la couverture de l’actualité états-unienne par les médias francophones. Car depuis un an, ce que je constate, c’est que les seuls articles de fond sur le Lone Star State publiés dans la presse française ne font que renforcer l’idée que les habitants de l’Hexagone se font de ce grand territoire : de vastes espaces désertiques ponctués de cactus, de troupeaux de bétail et de puits de pétrole, où ne vivent que des JR, des conservateurs, des racistes et des fanatiques religieux.
Alors qu’au Texas comme dans le reste des Etats-Unis, le protestantisme recule face à la foi catholique des Latinos et à l’athéisme grandissant. Que l’Etat compte plus de 25 millions d’habitants qui se marient mais aussi divorcent et se séparent plus souvent que la moyenne nationale. Que l’Ouest du Texas, moins peuplé, est rempli d’éoliennes. Que le Sud-Est de l’Etat compte presque autant de bayous que la Louisiane tandis que le Nord se compose de grasses prairies et de champs de maïs. Que la maire de Houston est lesbienne. Etc. Etc.
Alors même si j’avoue qu’au départ je ne voyais pas d’un bon œil l’intérêt de ma consœur Mélinda Trochu pour le Texas, je me suis vite rendu compte que j’avais trouvé une précieuse alliée dans mon entreprise de pédagogie texane en direction des rédactions françaises. L’ampleur du défi à relever est telle que nous ne sommes pas trop de deux pour nous y atteler ! Ses compétences et connaissances sont complémentaires aux miennes. Et le fait de vivre en France en attendant de décrocher un visa pour le Texas lui donne une autre perspective sur l’Etat.
C’est ainsi son éloignement géographique qui lui a inspiré le projet Texas families, trois semaines de reportages au travers de différentes régions du Lone Star State et surtout un défi : nous faire inviter chaque soir à la table d’une famille pour discuter politique en abordant les principales problématiques du foyer, leur regard sur les responsables politiques, sans oublier les solutions imaginées, les soutiens trouvés et leurs idées pour améliorer la démocratie américaine.
J’ai hésité avant de me lancer à ses côtés. Mais ce projet vaut bien la peine de se compliquer un peu la vie. Non seulement il nous donne de la visibilité et nous permet de tester notre collaboration en vue de futurs reportages (qu’on ne manquera pas de nous commander !). Mais en plus il va nous permettre de lutter contre les idées reçues tout en pointant du doigt les vrais problèmes (par exemple le taux de pauvreté officielle supérieur de trois points à la moyenne nationale au Texas). J’espère aussi qu’il permettra de réfléchir à la notion de démocratie et aux façons de revenir à ses fondamentaux.
Si vous partagez ces valeurs, rendez-vous sur la plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank. Nous avons moins de trois semaines pour réussir notre collecte !

vendredi 7 septembre 2012

Enfin la rentrée et le bilan de l'été

Il y a un an jour pour jour, j'atterrissais à Austin. C'est dommage de ne pas fêter cet anniversaire depuis ma ville d'adoption. Mais il y a des circonstances dans lesquelles il faut être en famille. Alors je profite des possibilités offertes par Internet pour faire ma rentrée texane depuis l'Hexagone. Ce qui me permet de me rendre compte que cela fait deux mois et demi que je n'ai pas posté dans ce blog – honte sur moi !
Il faut dire que j'ai pris de très grandes vacances : deux semaines pour aller et revenir de Los Angeles, plus trois semaines pour monter à Denver, puis Portland (Oregon), descendre à San Francisco et rentrer chez nous via Yosemite et Sequoia national parks, Las Vegas, le Grand canyon, Monument valley, etc. avant de partir en France. Nous avons donc bien profité de la voiture sept places acquise au mois de juin.
Après avoir fait expertiser une Ford  qui promettait de rendre l'âme au bout de quelques mois (et ainsi gaspiller 140 $, comme je l'expliquais dans mon précédent post), nous nous sommes résolus à dépenser un peu plus pour acheter le modèle qui nous faisait envie depuis le départ : la Honda Odyssey. Avec quelques 140 000 miles au compteur, celle que nous avons pu nous procurer nécessitait bien sûr quelques réparations. Il fallait notamment supprimer les importantes vibrations se produisant au-delà de soixante miles par heure.  Et là encore, nous avons pu vérifier à quel point le consommateur américain est démuni.
Bien que le rapport d'expertise faisait état de joints de transmission en mauvais état, nous avons financé un rééquilibrage des roues et le changement d'une pièce de suspensions, non pris en charge par la garantie à laquelle nous avions souscrit, alors que cette dernière couvre les problèmes de transmission… Montant de la dépense inutile : plus de 400 $ !
Comme l'a encore vérifié récemment mon compagnon chez le dentiste, il faut constamment être sur ses gardes. Pour lui délivrer le certificat médical dont il avait besoin pour partir en mission à l'étranger (et  qu'un dentiste français a signé sans faire d'histoire il y a un an), le premier médecin dentaire auquel il a fait appel exigeait qu'il subisse des soins comprenant une opération sous anesthésie générale (idéal avant de prendre l'avion…) et chiffrés à 1 600 $, dont 700 à sa charge ! Ce chirurgien-dentiste fait pourtant partie des professionnels recommandés par notre assurance santé (laquelle a été sélectionnée par l'un des principaux employeurs d'Austin)… Un second dentiste recommandé par des collègues de mon conjoint a confirmé les problèmes identifiés par son confrère, mais approuvé le départ en mission sans exiger de soins préalables et établi un devis presque moitié moins cher pour les soins recommandés (900 $  au lieu de 1 600…). Par contre, comme il n'était pas reconnu par notre assurance dentaire, cette seconde consultation a coûté 49 $ contre cinq chez le premier chirurgien-dentiste.
Il a des moments (surtout en ce moment, quand je suis devant une belle assiette de fromages ou que je mange des croissants frais avec le café du matin) où j'ai très envie de rentrer en France – il n'y a pas que Dallas dont l'univers est impitoyable. Mais au bout d'un an à Austin, force est de constater que ma vie est là-bas : je cherche les escalators et les ascenseurs dans les gares et les stations de métro pour ne pas porter ma valise dans les escaliers, je ne supporte plus la grisaille de la moitié Nord de la France plus de 48 heures, la fumée de cigarette m'incommode… Bref, je suis devenue un peu américaine, même si j'ai préféré racheter un maillot de bain en France plutôt qu'aux Etats-Unis (les imprimés que j'y ai vus étaient vraiment trop moches !). Et puis j'ai hâte de retrouver pour de bon mon job décroché sur un coup de fil et de suivre de plus près cette campagne électorale qui promet d'être haute en couleurs. Vivement Austin !