jeudi 24 mai 2012

Ça bouge du côté de Lady Bird lake !

Bientôt un mois que je n'ai pas écrit dans ce blog, alors qu'Austin vient de réélire son maire, Lee Leffingwell ;
que j'ai assisté à un intéressant débat puis à une importante manifestation pour les droits des femmes (menacés par la décision de l'Etat de bannir l'équivalent du Planning familial du programme de santé sexuelle texan, suscitant l'ire du gouvernement fédéral, qui s'en est du coup retiré) ;
que j'ai rencontré plein de gens intéressants dans notre nouveau quartier comme au sein de la communauté française ;
que j'ai tenu un temps le bureau de vote d'Austin lors du second tour de la présidentielle française (à l'issue duquel le nouveau président de la République n'a remporté que 34 % des votes des Français d'Austin) ;
que j'ai bien profité de l'évènement Passport France organisé par l'enseigne Central Market
et que j'ai continué de profiter du printemps texan en découvrant de nouveaux coins de nature à proximité d'Austin, en l'occurrence à San Marcos, où se trouvent des magasins d'usine que nous avons dévalisés avec l'amie qui m'a rendu visite à l'automne, mais aussi le Texas River Center, où l'on peut visiter une exposition sur les rivières texanes et leur faune extraordinaire, puis monter dans un bateau à fond transparent pour voir les multiples sources alimentant la rivière San Marcos faire quelques bulles ou envoyer un véritable geyser au fond de l'eau. C'était vraiment fascinant de voir la salamandre aveugle du Texas évoluer lentement dans son aquarium ou la photosynthèse se faire sous nos yeux. Pour me faire pardonner de ne pas écrire plus souvent, je vous offre donc cette vidéo qui donne un aperçu de ce que j'ai vu.
Mais c'est d'un autre cours d'eau que je voulais vous parler aujourd'hui : le fleuve Colorado (celui qui se jette dans le golfe du Mexique, pas celui qui coule au pied du Grand canyon !). Dans le centre-ville d'Austin, il est aménagé en lac et une bien agréable promenade l'entoure. Comme je vous le racontais récemment, l'association Austin Accueil y a ses habitudes, tout comme au cinéma Violet Crown tout proche, qui projette pas mal de films français (et moi aussi par la même occasion...). J'étais donc bien intéressée de lire ce matin dans le Statesman que la ville s'apprête à céder le dernier terrain restant à construire au bord de Lady Bird lake à un investisseur qui y développerait un projet immobilier mêlant bureaux, logements et commerces. J'ai hâte de voir à quoi va ressembler un tel ensemble, jouxtant la rivière Shoal creek (qui passe au pied du quartier universitaire où nous avons élu domicile avant de se jeter dans le Colorado), le Violet Crown ainsi que la salle de concerts Austin Music Hall et Ballet Austin, la compagnie de danse qui se produit régulièrement au très chouette Long Center for the performing arts situé juste en face (quand j'y suis allée pour la première fois, j'ai vraiment été bluffée par la vue sur le centre-ville en sortant côté jardin après être rentrée du côté opposé).
Le site internet de l'entreprise qui achète le terrain à la municipalité pour plus de 42 millions de dollars et prévoit d'y investir quelque 500 millions de dollars se borne à mentionner un projet de 2,6 millions de pieds carrés. Le Statesman évoque lui 1,75 millions de pieds carrés répartis dans deux tours d'habitation de trente étages, un immeuble de bureaux de 28 étages, un hôtel de 17 étages et des commerces. Et même si je ne suis pas fan de tours et qu'on peut regretter que les exigences en matière de logement social se limitent à 10 % du projet (moitié moins qu'en France avec la loi SRU !), je pense que le résultat vaudra le détour. Il est de toute façon temps de prolonger la deuxième rue pour que l'agréable lèche-vitrine qu'on peut y faire depuis Congress avenue (l'axe central de la ville) ne débouche pas sur un terrain vague. Surtout qu'Austin Energy a annoncé la démolition de l'usine électrique située de l'autre côté de Shoal creek (ce sont les cheminées blanches que l'on voit sur la photo). La régie électrique conservera des installations et donc l'essentiel du terrain, mais la partie la plus proche de l'eau va être transformée en parc, alors vivement le printemps prochain qu'on commence à circuler plus librement autour de Lady Bird lake. Pour l'instant, il commence de toute façon à faire un peu trop chaud pour y randonner. La prochaine fois, c'est en aviron que je m'y baladerai !